jeudi 7 juin 2007

D'injustices et d'autres

Quand on lance un nouveau magazine féminin en France, qu'on cherche à résumer l'actualité de la semaine tout en grugeant la part du marché d'Elle France, et qu'on se croise les doigts pour un lectorat dans la fleur de l'âge de la consommation (25-45 à vue d'oeil), quelle est la première règle d'or à suivre? Je vous le donne en mille: prendre ses distances avec le féminisme. Au plus vite.

Dans Jasmin, un nouvel hebdo d'un raffinement inouï, l'éditorial est signé par un homme. Hum. Un point de vue féminin sur l'actualité, vous avez dit? Et que raconte cet écrivain, ce François Bégaudeau? Que mine de rien, depuis cent ans, les femmes sont au coeur de "la plus grande révolution politique de l'histoire du monde". Écoutez: "Ça ne se passe ni à l'Élysée ni à l'ONU, mais dans les maisons, dans les rues, en boîte de nuit. Partout les femmes, les nanas, les gonzesses et autres meufs* explorent les potentialités sécrétées par leur corps (= les possibilités qu'implique le fait d'être en vie). Longtemps l'accès à la vie et à son opérateur, le corps, a été interdit aux femmes. Puis, détournant l'attention du gardien par un strip-tease, elles ont volé la clé, ouvert la porte et découvert en elles des trésors d'intelligence, d'orgasme et d'humour."


Oubliez ça, femmes, la politique et les relations internationales! Pourquoi embarrasser votre jolie petite tête de concepts si ennuyants quand vous pourriez donner et recevoir du plaisir pendant ce temps! Car oui, le vrai pouvoir, celui de M. Bégaudeau, c'est celui qui passe par le cul. Pourquoi prendre des cours de droit quand vous pourriez suivre des classes de danse poteau?

* pour mes lecteurs anglos: expressions familières ou argotiques pour désigner les femmes en France.

Autre perle dans le même magazine (suivez la logique): l'article Ségolène, la revanche d'une femme blessée? Le compte rendu d'un livre où deux journalistes, femmes de surcroît, insinuent que Ségo a fait campagne par vengeance envers son mari. "L'irrésistible ascension d'une femme dans la course à L'Élysée cachait donc la revanche d'une compagne délaissée, qui a voulu faire payer le prix fort à son homme, surpris un jour de septembre 2005 en flagrant délit de papillonnage avec la journaliste trop jolie et trop vive d'un grand hebdomadaire."

Ségolène Royal, Angela Merkel, Michelle Bachelet : toutes des mal baisées.

Pauvre Ségo. Au moins aux États-Unis, on ne réduit pas la campagne d'Hilary à une simple histoire d'humiliation publique à cause de la grosse Lewinsky.

***

Dans un tout autre ordre d'idées, Paris Hilton a été libérée de prison aujourd'hui tout juste après trois jours derrière les verrous, alors qu'elle aurait du en avoir pour 40 (jours). La cause? Des "raisons de santé". Mamzelle l'héritière va donc purger sa peine à la maison, qu'on imagine fort inconfortable et contraignante. Nous sommes tous égaux, disiez-vous? Elle est bien bonne.

Et on ne donne même pas les explications exactes quant à ses problèmes de santé. Muta suggère: "elle avait ses règles".

1 commentaire:

muta a dit…

Peut-être que la récente apparition de Sarko saoul en conférence leur donnera autre chose en pâture. On pourra lire "Abandonné par son père dans sa jeunesse le président se noie dans l'alcool pour oublier qu'il n'a jamais été aimé. On le cite: Papa, je voulais seulement jouer au foot avec toi."