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vendredi 23 mars 2007

Dédoublements et anniversaires



Hier a été une journée mouvementée. Une certaine Muta a prétendu être moi, cherchant ainsi à s'accaparer un peu de mon lectorat durement conquis. C'est la rançon de la gloire: des gens dérangés qui font une fixation sur vous jusqu'à s'identifier complètement. Évidemment, ça ne prend pas. N'importe qui qui me connaît un peu sait que j'écris bien mieux que cette créature venimeuse qui se compare à un serpent (si juvénile...). Tous mes lecteurs à moi savent que je suis fondamentalement équilibrée, rationnelle et optimiste. Que je ne gaspillerais pas des heures précieuses à correspondre avec moi-même, à créer plusieurs blogs à la fois et à laisser mes personnalités multiples prendre le dessus sur ma vie privée et professionnelle. Que je n'aurais jamais eu la malhonnêteté de gonfler artificiellement les commentaires de mes billets en signant sous un pseudo. Que l'éthique professionnelle, pour moi, c'est tout.

Maintenant que cette ambiguïté est dissipée à tout jamais, j'en profite pour vous rappeler qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire du nouvel Oracle de Delphes. Apparemment, c'est loin d'impressionner ma frangine, qui m'a plantée là pour la promesse d'un repas gratuit offert au Toqué! par un cabinet d'avocats qui convoite sa présence dans leurs rangs. Peuh! Quand Le New York Times va m'appeler, c'est en hélicoptère qu'ils viendront me chercher sur le toit de la maison! Mais je leur dirai non, non, je ne peux pas venir avec vous toutes dépenses payées pour m'éclater, faire carrière à New York et devenir la fierté des vieux jours de mes parents, non! J'ai promis à ma soeur que je l'aiderais aujourd'hui à faire ses devoirs. Et ils repartiront avec leur hélico, tout penauds. Parce que c'est comme ça que je suis. Loyale, fidèle et honnête.
ps. Des fois, de temps en temps, une fois par-ci par-là, les colocs russes ont du bon. Comme quand elles vous apportent des fleurs pour votre anniversaire. Et que vous filez cheap. Merci, coloc russe (une fois n'est pas coutume).

jeudi 22 mars 2007

DJ Ogo, le nouvel oracle de Delphes


Je voudrais attirer votre attention sur le fait que dans mon dernier billet, j'écrivais sur quoi? Parfaitement. La fin de l'hiver.
Or, ne voit-on pas aujourd'hui une miraculeuse fonte des neiges?
Je vous laisse méditer là-dessus.
Quant à moi, je me contenterai de vous rappeler que dans mon pays, j'étais connue pour la fiabilité de ma lecture des lignes de la main (5$), ma parfaite maîtrise du tarot (15$) et ma stupéfiante interprétation de la course cosmique des astres (20$).
Je prends les chèques personnels.

lundi 12 mars 2007

Le réel

Séparés à la naissance:






Britney Spears vs JT Leroy

Le secret n’est pas que dans la perruque.

Il est aussi dans l’image. Celle que l’on construit de toutes pièces et qui nous échappe un jour, comme un verre qui se brise.

Prenez celle de JT Leroy, ce jeune auteur propulsé au rang de vedette par un petit brûlot trash qui chronique sa vie d’enfant prostitué. JT Leroy, travesti douloureux et intéressant qui vit avec le VIH. JT Leroy, avare d’apparitions publiques, et ami avec Asia Argento, Madonna et Winona Ryder. JT Leroy et l’absurde scandale qui a éclaté lorsque des journalistes ont découvert qu’il « n’était que » le fruit de l’imagination d’une écrivaine bourgeoise et de son mari musicien, incarné par la sœur de ce dernier.

Et puis Britney Spears, la blonde américaine qui rit fort avec ses dents droites et blanches, la bouche toujours grande ouverte sur un sourire carnassier et extatique. Britney Spears, avec sa triste tête chauve et son pauvre sexe rasé, aux airs d’animal blessé, dévoilé par une jupe trop courte et trop haute, sur ses cuisses dépourvues de petite culotte. L’Amérique se choque et se passionne pour sa déchéance. Elle la regarde mourir, l’œil hypnotiquement rivé sur son bas-ventre parcouru de la cicatrice d’une césarienne.

Le secret est dans la fiction.

Frédéric Beigbeder a raison de le souligner, dans sa chronique du Lire du mois de mars.

« En France comme en Amérique, le roman veut s’emparer de la réalité, mais l’affaire James Frey montre que de plus en plus d’Américains considèrent le roman comme un genre obsolète et inutile, alors que dans le cas de la famille Sarkozy, il sert juste à contourner la loi protégeant la vie privée. L’écart entre fiction et « non-fiction » s’amenuise. »

Tenez, pendant qu’on y est, sur le sujet de la fiction et de la non-fiction, de la contamination de la vie réelle par la vie rêvée (ou le contraire) : avez-vous déjà visité un site de paris sur la vie des people? C’est comme les sites de paris sportifs, sauf que là vous pariez sur le fait que Britney Spears tombera ou non de nouveau enceinte en 2007; sur le fait que Victoria et David Beckham déclareront publiquement s’être convertis à la scientologie; sur les fiançailles prochaines du Prince William.

Plus réel que ça…

lundi 15 janvier 2007

Galliano : en veux-tu, en v’là

Paillettes, tauromachie, esthétique baroque punk, lucky boots et moustaches : le Vogue Paris de ce mois-ci rend hommage à John Galliano. Du coup, c’est Galliano à toutes les pages et à toutes les sauces.
Sasha Pivovarova déguisée en JG. JG tout nu façon androïde du futur. JG chez lui, ambiance Tim Burton. JG aux commandes à la place de Carine Roitfeld, avec édito Gisele-ien style chapelle Sixtine. JG interviewé par Fanny Ardant… et j’en passe. Résultat : le Vogue Paris ressemble à une grosse pizza à l’ego de JG.
Et paradoxalement, au lieu de souligner son génie, la bande tellement post-punk et décadente du Vogue a mis en évidence sa vulgarité et ses clichés éculés. CQFD.

jeudi 11 janvier 2007

Leçons d'estime de soi par Tyra Banks (qui, elle, s'estime beaucoup)

Vanity Fair est en train de devenir mon magazine pré-fé-ré, malgré les mots compliqués en anglais et ma paresse à aller chercher le dictionnaire.

Leurs portraits sont parmi les meilleurs que j'ai lus, avec ceux de Nathalie Petrowski qui, c'est vrai, "écrit comme une déesse" quand il s'agit de croquer quelqu'un sur le vif (Caroline Néron doit encore en faire des cauchemars...).

Mais jetez un coup d'oeil sur l'article à propos de Tyra Banks dans l'édition de février: A Model Mogul. How Tyra Banks Catwalked Her Way From Mannequin To Mogul, c'est du Vanity Fair à son meilleur: critique, baveux, fouillé.

Miss Banks est une grande gueule qui se croit tout permis parce qu'elle a réussi à la télé (malgré le fait qu'elle soit noire) et qu'on la prend au sérieux (malgré le fait qu'elle soit devenue célèbre en soutien-gorge Victoria's Secret). Ça vaut la peine de la voir engueuler une participante à America's Next Top Model qui a l'air d'avoir 17 ans et pas d'avenir, avec un regard fermé et déjà en colère contre la vie. La petite est d'une espèce de beauté fragile qui ne lui sert sans doute à rien dans son bled perdu, et elle a eu le malheur de faire comme si elle s'en foutait quand elle a été éliminée, comme le font tous les abonnés précoces aux échecs. Voyez la réaction (un tantinet démesurée) de Tyra.

Le plus drôle, c'est que Banks anime un nouveau talk show calqué sur le modèle d'Oprah et The View, le genre de truc où l'animatrice dit "eille les filles, je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai de la cellulite comme pas possible" alors qu'elle est roulée comme une bombe, juste pour donner l'illusion qu'elle est comme VOUS, oui oui, VOUS qui mangez vos chips devant la télé, qui ne faites pas d'exercice et qui êtes célibataire depuis trois ans. Tyra va même jusqu'à parler de ses pets, un peu comme Céline qui parle de ses menstrues à n'importe quel intervieweur, sauf que là ça passe mieux parce que Tyra, elle, est magnifiquement belle et qu'elle ne cherche qu'à vous faire réaliser qu'au fond, elle est humaine.

C'est tellement tiré par les cheveux que les Américaines y croient profondément, comme elles croient sans broncher à la philanthropie sans arrière-pensées d'Oprah qui ouvre une école pour les petites Africaines et à l'abnégation de Brangelina qui n'a pas fini de s'impliquer et de défendre le plus faible.

Je crois qu'elles (les Américaines) y croient parce qu'ils (les célèbs) y croient, et ils y croient parce que dans leur grande naïveté ils n'imaginent pas un autre système que leur système, une autre parole que leur parole. On se demande ce qu'il en pensera plus tard, le petit orphelin bangladeshi adopté et transplanté dans un manoir de trois étages, décoré avec goût de meubles coloniaux ayant jadis meublé des palais indiens...

Quant à Tyra, la journaliste l'écorche passablement dans sa conclusion, que je m'en vais vous citer tout de suite, là, pour vous mettre l'eau à la bouche:

"I've definitely grown up this year,", says Tyra. "I'm feeling like more of a woman. (...) I'm not a girl. I'm a woman and I need to start acting like one, start opening my eyes to the world."

And with that, she gets into her chauffeured car and goes home.

She says she still has a lot of work to do.

Qu'ils bouffent donc de la brioche!