vendredi 19 janvier 2007

Hollywood à Dubaï, et autres nouvelles

Aujourd’hui j’ai compris beaucoup de choses. Notamment que si j’étais la seule à encore (encore!) réussir à perdre des textes sur mon portable, c’est parce qu’il me manque quelque chose comme le chromosome de l’habilité sociale. Un je-ne-sais-quoi d’absent qui fait de moi non seulement une personne qui ne comprendra jamais complètement comment fonctionne le monde qui l’entoure, de l’informatique au cellulaire, en passant par le four et la toilette, mais qui en plus aura toujours un peu de mal avec les interactions sociales et les situations de la vie courante.

Le genre de personne qui, dans une classe de yoga, se ramasse la face directement collée sur les pieds du monsieur poilu d’en avant parce qu’elle a mal calculé l’emplacement de son tapis. Le genre de personne qui choisit toujours la pâtisserie avec de la confiture et du sucre en poudre, qui échappe ladite pâtisserie sur son manteau noir et qui va rencontrer, dans cet état, des personnes qui, dans un monde idéal, auraient été ses employeurs, lui donnant ainsi la chance de porter autre chose qu’un pyjama au travail.

Si je n’avais pas perdu ce texte, vous auriez eu droit à une adroite revue de presse internationale qui se serait ouverte sur des considérations éthiques. J’aurais considéré le racisme qui sévit dans le Celebrity Big Brother d’Angleterre, mère patrie des meilleurs scandales, et je vous aurais rappelé un épisode de 2005, où une starlette s’introduisait une bouteille dans le v*** (ceci est un blog ouvert aux enfants)- devant caméra svp! Je crois que j’aurais parlé de ce second épisode uniquement par amour du sensationnalisme, parce qu’il n’a rien, mais rien à voir avec les remarques que subit l’actrice indienne Shilpa Shetty dans cette maison peuplée de has-been et de never-was.



Le plus drôle, dans toute cette histoire, c’est que le diffuseur de l’émission, Channel Four, refuse de parler de racisme et utilise plutôt le terme de « clash des classes et des cultures ». C’est un peu comme la traite des esclaves noirs et l’apartheid, quoi- un choc des cultures.

Dans ce brillant texte que ma prose pâlotte ne reproduit ici que très vaguement, je vous aurais raconté l’existence de Dubaïwood, le nouvelle destination pour les cinéphiles amateurs de promenades à dos de chameau. Oui, oui, il y aura un nouvel Hollywood à Dubaï : cheik Mo est en train de construire des tas de studios. (Ça aura l’air de quoi, une starlette de Dubaï? Parions qu’elle n’aura pas de mal à semer les paparazzis…)
Dubaïwood, ce n’est qu’un des autres projets qui suit celui de la construction de la tour la plus haute du monde, Burj Dubai. (J’aime beaucoup le nom de cette tour - « bourge Dubaï »- c’est très évocateur.) Et celui du centre de ski intérieur en plein désert.
Dans La Presse Affaires, vous trouverez ce très édifiant témoignage d’un Québécois à Dubaï : « Il y a un leader, le cheik Mohammed, c’est lui qui dirige tout, il a une vision pour les 15 prochaines années. C’est là qu’on s’en va. Il n’y a personne qui bitche, il n’y a pas d’opposition, il n’y a pas de syndicat, il n’y a pas de Greenpeace, il n’y a pas de chiâleux, il y a juste une direction », de l’avis enthousiaste de Jacques Morin, actionnaire et gérant de restaurants à Dubaï. Il y a aussi du cheap labor, l’absence totale de liberté d’expression et de presse, et le traitement de chiens qu’on fait subir aux immigrants des pays voisins.
C’est un peu ce que je vous aurais dit si je n’avais pas perdu ce texte. Je vous aurais aussi parlé du temps qu’il fait et de ma grand-mère qui pèle des légumes avec ses doigts arthritiques. Mais ça aurait fait un très long texte.

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